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Que faire face à un patient qui a arrêté son traitement anticoagulant ?

Que faire face à un patient qui a arrêté son traitement anticoagulant ?

L’observance du traitement anticoagulant est d’une importance vitale pour les patients.(1)
Pourtant, 1 patient sur 5 arrête son traitement.(2)

Inobservance : Définition, problématique et impact

L’observance est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme la "Concordance entre le comportement d’une personne – prise de médicaments, suivi d’un régime et/ou modifications du comportement – et les recommandations d’un soignant".(3)

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Dans le cas des maladies chroniques, quelles qu’elles soient, tous les patients ne suivent pas leurs traitements de façon optimale.(3)

En cas de d’inobservance, la pleine efficacité du traitement ne peut pas être garantie.(2) Dans le cas des anticoagulants oraux directs (AOD), un suivi biologique n’est pas nécessaire, une discussion concernant l’observance est donc le seul levier actionnable pour l’améliorer.(2)

Pourquoi certains patients ne sont pas observants ?

L’OMS répertorie six catégories de facteurs d’inobservance(3) :

  1. des facteurs  socio-économiques  :  pauvreté,  chômage,  bas  niveau  d’éducation ;
  2. des facteurs liés au système de santé : remboursement faible ou inexistant, système de santé défaillant ;
  3. des facteurs liés à la maladie : sévérité des symptômes, niveau de perception des risques par les patients ;
  4. des  facteurs  liés  au  traitement  :  échecs  de  traitements  antérieurs,  durée  du  traitement, absence d’amélioration rapide, effets secondaires, modifications fréquentes des traitements ;
  5. des  facteurs  liés  au  patient  :  de  nombreux  facteurs  vont  jouer  sur  l’observance  et  l’inobservance : les croyances et les représentations de la maladie, manque  de compréhension des complications possibles de la maladie. 
  6. des  facteurs  liés  au  médecin :  le  manque  d’information  et  d’explications  sur  la  maladie,  le traitement, les effets secondaires, la trop courte durée de la consultation.

Quels sont les moyens d’actions, pour un médecin, pour améliorer l’observance ?

La qualité de la relation médecin-patient est capitale dans les maladies chroniques. Le rapport de l’OMS sur l’observance se conclut sur quatre recommandations pour que les médecins adaptent leur comportement(3) :

  1. Les patients ont besoin d’être accompagnés et non blâmés ;
  2. Cet accompagnement doit être sur-mesure, individualisé, personnalisé ;
  3. L’observance est un processus dynamique qui doit être suivi ;
  4. Les professionnels de santé doivent être formés à la gestion de l’observance, selon trois thématiques :
     
  • Connaissance (informations sur l’observance)
  • Réflexion (processus de prise de décision clinique)
  • Action (outils comportementaux pour les professionnels de santé).
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Ces recommandations de l’OMS sont complétées par les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) : Écouter et soutenir le patient tout au long de son parcours : suivi et soutien.(4) L’engagement du patient dans ses soins peut varier voire décliner au fil du temps pour diverses raisons.(4) Tout professionnel de santé impliqué dans le parcours de santé fait appel, au moment opportun et en fonction des besoins du patient, à l’information, aux conseils, à l’éducation thérapeutique pour soutenir la motivation et l’action du patient.(4) 

Concrètement, à l’occasion des consultations médicales, le médecin peut(4) :

  • poser des questions au patient sur ses difficultés à suivre les thérapeutiques, à s’adapter à la maladie et à la gestion des thérapeutiques dans la vie quotidienne ;
  • analyser, comprendre ces difficultés et rechercher des solutions avec le patient ;
  • encourager les comportements bénéfiques à la santé ;
  • aider le patient à maintenir dans le temps les compétences d’autosoins et d’adaptation, les actualiser, les renforcer ou les reprendre en accord avec lui.

 

AOD : Anticoagulants Oraux Directs ; HAS : Haute Autorité de Santé ; OMS : Organisation Mondiale de la Santé

 

Références :  
1. HAS. Les anticoagulants oraux. https://www.has-sante.fr/jcms/c_2851086/fr/les-anticoagulants-oraux (consulté le 24 janvier 2023)
2. CNAM SFC. Communiqué de presse : Adhésion insuffisante aux traitements anticoagulants oraux. https://www.ameli.fr/sites/default/files/2018-09-13-cp-adhesion-traitements-anticoagulants-oraux.pdf (consulté le 24 janvier 2023)
3. Sabaté E, World Health Organization, éditeurs. Adherence to long-term therapies: evidence for action. Geneva: World Health Organization; 2003. 198 p. 
4. HAS. Fiche 3. Écouter et soutenir le patient tout au long de son parcours : suivi et soutien. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2015-06/fiche_3_soutien_suivi.pdf (consulté le 25 janvier 2023)

 

Réf PP-UNP-FRA-1337 - CV-FR-2300053-NP - Septembre 2023